• Vers 1800, la pêche aux harengs est très pratiquée, jusque 1950 environ.  Pendant les deux guerres, le hareng constituait une denrée très consommée lors de famines. Le hareng est généralement conditionné fumé, ainsi préparé il est appelé kipper. Le kipper est encore consommé à Dunkerque, notamment pendant le carnaval, où il est jeté du haut du beffroi aux carnavaleux. 

    Pêche: le hareng est capturé en bateau et du bord: au large, les pêcheurs posent des filets droits (rectangles) de six mètres sur cent ou plus... Les poissons se maillent, et, à la relève, les pêcheurs se placent de chaque coté du bateau et secouent le filet au dessus de cales peu profondes appelées parcs.

    Du bord: les pêcheurs posent à pied et à marée basse des filets droits tendus sur des piquets, appelés "parcs" (aucun rapport avec les cales citées juste avant). A la marée basse suivante, le pêcheur va chercher ses prises; le filet, mesurant 30 mètre environ reste en place plusieurs mois. Les parcs capturent d'autres poissons que le hareng: bars, soles, cabillauds et autres sont régulièrement pris. Le poisson se maille par les ouïes; les mailles mesures environ 7 à 10 centimètres étirées. 

    images/TDFWebFull171.jpg

    (pas beaucoup de photos pour cette pêche)


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  • Après la grande épopée de la pêche au hareng (je vous en parlerai dans un prochain article) vers le milieu du XVIIIème siècle, débute ce que l'on appelle encore la Grande Pêche, la pêche des morues (cabillauds) de l'Islande aux limites du Pôle Nord.

    Les marins s'en allaient pendant six mois environ, de mars à septembre, à bord de goélettes, et l'armateur payait des avances financières à la famille dans le but d'acheter avant le départ l'équipement du marin-pêcheur et de faire vivre la famille de celui-ci.

    "Le pêcheur porte des sabots sur lesquels sont clouées des pièces de toile huilée et imperméabilisée. Ils doivent être de grande taille afin que les pêcheurs puissent enfiler plusieurs paires de bas, les pêcheurs restant dans le froid et l'humidité plusieurs heures." (source: ce livre)

    Les marins portent plusieurs pulls de laine, un pantalon (matière?) et un grand tablier de toile (imperméabilisée a l'huile de lin) ainsi qu'un suroît

    Il peut aussi avoir des gants, dans ce cas ils étaient renforcés au niveau du pouce (pour prendre le fil) et le bout des doigts étaient nus pour pouvoir manier hameçons et poissons. (source: ce livre) et un foulard en grosse épaisseur de coton.

    Pêche: les pêcheurs sont disposés de chaque coté du navire, espacés de deux/trois mètres, et ont chacun une ligne individuelle, boettée des vers pêchés par les femmes avant le départ, et si le bateau est juste au-dessus d'un banc de morues, le marin remonte en remonte deux par minute environ, des poissons mesurant parfois plus d'un mètre !

    Le fil de pêche est de la cordelette en chanvre, les poissons étant moins méfiants a l'époque! L'hameçon est également très gros, environ dix centimètres.  Noter que parfois ils étaient habillés de quelques plumes, ne nécessitant alors pas de boette. La ligne est attachée sur le bateau grâce à un piquet s’emboîtant et se déboîtant dans le bordé.

    Les prises sont rangées dans la cale dans du sel, puis conditionnées dans des tonneaux remplis de sel par le tonneur. Les morues ainsi salées et séchées se conservent longtemps.

    Au musée portuaire de Dunkerque une intéressante exposition permanente sur l'épopée d'Islande regroupe des objets anciens tel que hameçons, bas de ligne, leurres, tonneaux, une morue séchée et salée et plein d'autres choses.

    La pêche a Islande était rude et beaucoup de bâtiments firent naufrage dans les glaces, noyant des centaines d'hommes. La grande pêche s’éteignit vers 1920. Les marins étaient rémunérés au nombre de prises, certaines années sans poissons la vie était misérable.

    La pêche à Islande

     

    "Dunkerque - Pêcheur Islandais" Remarquer le piquet en bois dans sa main droite servant à emboiter la ligne dans le bordé du bateau ainsi que les lignes lovées dans la manne en osier.

    La pêche à Islande

    Remarquer en arrière plan le Minck, marché aux poissons détruit pendant la guerre, qui donna son nom à la place, ainsi que la tour du Leughenaer, ou tour du menteur.


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  •  Ces pêcheuses sont appelées "piqueuses de vers" de Bray-Dunes à Berck et "verrotières" à partir de cette ville.

    Elles fournissent  l’appât, la bouette aux hommes partant pêcher la morue a Islande -j'en parlerai dans un prochain article- et cette pêche permet aussi d'arrondir les fins de mois, avec la pêche de la guernade (cf. article précédent).

    C'est l'arénicole qui est recherchée, un gros ver sédentaire qui vit dans 10 a 50 centimètres de profondeur. Parfois le ver mille-pattes, mais il est rare et ça pêche nécessite beaucoup de travail, donc peu de rentabilité. 

    La piqueuse de vers est habillée comme les guernadières, elle chausse parfois de vieilles chaussures comme ici:

    Les piqueuses de vers

    mais bien souvent c'est pieds nus qu'elle va arpenter la grève avec son louchet, pelot, pour déterrer les vers qu'elle déposera ensuite dans un seau -noter la hauteur, peut être pour pas qu'ils ne s'enfuient?.

    Je ne sais pas si c'était déjà le cas a l'époque mais aujourd'hui cette pêche est toujours pratiquée et on conditionne les vers roulés dans du papier journal; je ne pense pas qu'elles opéraient comme ceci le papier étant cher à l'époque. 

    Les piqueuses de vers

    Groupe de piqueuses de vers

     

    Les piqueuses de vers

    à notre gauche une piqueuse et à droite une guernadière.


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  • La pêche a la crevette est pratiquée surtout par les femmes et parfois les anciens pêcheurs, quand les hommes sont a Islande, la ventes des guernades permet -avec les avances de l'armateur- de faire vivre la femme et les enfants.

    La pêcheuse de guernades est habillée avec des vieux habits: une jupe qui découvre les mollets et les pieds nus; une vielle veste d'homme, un fichu pour se protéger du sable et des embruns.

    La guernadière est équipée d'un grand filet allant de deux a trois mètres, de maille dix millimètres environs, du schorre, ou pousseur, carré de bois creusé au centre d'un trou servant a appuyer le manche du filet et pendu sur la poitrine, d'une hotte ou manne d'osier portée sur le dos avec des bretelles ou en bandoulière, parfois un panier a tamiser (remplacé aujourd'hui par un tamis, boite de bois dont le fond est remplacé par des tiges d'inox) et, accessoirement, d'une pince a spaghetti ou cuillère a soupe pour enlever les vives.

    La pékeuse peut occasionnellement prendre dans son filet des soles, des carrelets, des beutts (flets)

    La pêche a la crevette au XVII et XIXèmes siècles

    La pêche a la crevette au temps des Islandais


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  • Ce très beau livre écrit par Danie Delesalle-Degrave regroupe un grand nombre de photos, cartes postales, de témoignages, de textes et j'en passe. 

    Lire la suite...


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